OEUVRES
BIOGRAPHIE
EXPOSITIONS PERSONNELLES
COLLECTIONS PRIVEES ET PUBLIQUES
VIDEOS |
Dolce vita, "Hommage à Fellini",
encre de Chine sur papier
marouflé sur toile, 443 x 211 cm |
"Refuge précaire", technique mixte sur toile, 200 x 300,
2015 |
|
|
|
"L'omelette de la révolution", technique mixte sur toile, 200 x 200 cm, 2015
Réflexion, gouache sur papier, 40x48 cm |
Une tâche agressive
|
|
"L'emprunt moscovite", guache sur papier 73 x 57 cm, 2014
Visages, 40x30 cm |
|
« Zwy Milshtein est le
Woody Allen de la peinture. Il parvient à insuffler de l’espoir
au cœur du chaos. Il rend le quotidien poétique et touchant. Des
œufs au plat, des poireaux volants prennent une dimension
épique ! Il y a de la magie dans son regard. Son âme
d’enfant enchante chacune de ses oeuvres ».
Claire Corcia.
« Au départ d’une œuvre,
je n’ai rien d’autre en tête que des impressions instantanées.
Je vais là où la main m’emmène. Elle agit automatiquement et il
en ressort des choses essentielles, profondes, sans passer par
un processus conscient. En dessin comme en peinture, laisser
s’exprimer la main, c’est la chose la plus raisonnable à faire…
Ce qui me paraît important, c’est le geste car j’ai été
particulièrement touché par les graffitis du métro de New-York
dont j’ai subi l’influence et surtout l’esprit de rapidité dès
les années soixante. »
Zwy Milshtein
Zwy Milshtein peint la
vie.
La femme, l’amour,
l’alcool sont au cœur de sa peinture. La musique, la frénésie
de l’existence et les discussions animées se bousculent sur la
toile. Le trait nerveux, intense, vital traduit l’énergie qui
l’anime. La tâche d’encre, les coulures, l’éclaboussure du vin
rouge renversé accompagne l’histoire de ses personnages et est
prétexte à expérimentations formelles mêlant collages,
écriture, photos, mélange des matières et des couleurs. Le
rouge se heurte au noir et blanc. Le chat noir, compagnon
fidèle, se glisse dans presque chacune des œuvres…
Le visage est
omniprésent dans
l’œuvre de Zwy Milshtein.
« …Le visage dans la vie,
c’est ce qu’on voit le plus souvent :
en sortant de la rue,
en prenant le métro,
en fait, partout.
Je suis assez voyeur,
j’aime regarder les gens
et leurs expressions.
Sur leurs visages
je lis leur vie,
leur passé,
mais pour moi,
à ma façon.
Je les interprète,
je me raconte
des histoires,
j’imagine… »
Zwy Milshtein
« La seconde
guerre mondiale hante mon œuvre. Je
n’y peux rien ! Elle revient à chaque fois ! » explique Zwy
Milshtein.
L’artiste est la figure
incarnée du juif errant.
Zwy Milshtein naît à Kichinev en Moldavie en 1934.
En 1940, son père est arrêté par les soviets et leur maison
confisquée. Il est envoyé au goulag en Sibérie et n’en reviendra
pas.
Entre ses 6 ans et ses 11 ans, Zwy Milshtein vit une véritable
odyssée. Il doit quitter sa Moldavie natale en 1940 avec sa mère
et son frère sous les bombardements nazis et ils sillonnent la
région entre mer Noire et mer d’Aral avant de trouver refuge en
Géorgie en 1943 chez une parente, épouse du cousin de Staline,
dans l’espoir d’obtenir la libération de leur père du goulag.
Mais en vain. En 1947, la famille passe un an à Chypre avant de
pouvoir entrer en Israël en 1948.
Dès l’enfance, la peinture l’accompagne. Zwy suit des cours de
dessin en Géorgie, en Bulgarie, à Chypre puis en Israël à
Jérusalem et Tel Aviv. Il fréquente alors les poètes Nathan Ziac
et Israël Pincas. En 1956, il obtient une bourse d’études qui
lui permet de venir à Paris où il entre à l’Ecole des Beaux-Arts
et fait la connaissance du poète Jean Paulhan. En 1958, il
rencontre katia Granoff qui l’expose dans sa galerie à Paris. Le
dessin, la ligne sont au cœur de son approche picturale. Il aime
la toile mais aussi le papier. A partir de 1962, fidèle au
médium de la peinture, ses œuvres deviennent néanmoins
composites. Il
y intègre divers éléments,morceaux de
bois, objets,papiers, telles des
installations. Avant que le Musée d’Art moderne de Paris et la
Bibliothèque nationale ne lui consacrent une rétrospective de
gravures, Zwy Milshtein réalise en 1978 une
suite de 10
lithographies au
Centre Georges Pompidou pour l’exposition Kafka. Elles
témoignent de sa dextérité et de son amour pour les prouesses
techniques.
Pour ses expositions aux Musées de Troyes et de Montbéliard,
d’Odense et de Goteborg, il réalise en
1986 une suite de très grandes gouaches sur papier (4,6 et 8 mètres
sur 2 m).Les sujets y sont légers et témoignent d’une
intimité ressouvenue, avec des éléments aussiincongrus que des poireaux et
des œufs au plat qui volent.
Ses
démarches sont expérimentales. C’est un touche à tout ! En 2000, la
sculpture traverse
son oeuvre. Elle témoigne de son esprit Panique, groupe qu’il
rejoint invité par Topor. Dès
1986, il s'intéresse à l'infographieen
réalisant des dessins sans souris ni palette graphique, au
moyen de calculs. Avec l'aide d’Epson, il
met au point une technique de digigraphie en
2002 qui
lui permet de produire des estampes en couleur d'une qualité
surprenante.
En 2006, plusieurs expositions importantes lui sont consacrées,
notamment à laRéserve
Area où
l’on découvre ses Boîtes
à secrets.
“Fées et
petites Merveilles” est une exposition d’envergure présentée en 2007 àl’Orangerie
du Sénat à Paris, réunissant
une cinquantaine d’oeuvres réalisées en 2006 par
l’artiste. Parmi les plus importantes figurent des peintures à
l’huile et à l’acrylique sur toile mesurant 6 m x 8 m.
Zwy Milshtein est aussi
le peintre de la mémoire.
« Faites entrer le témoin de la clarté »
dit, à l’huissier, le juge du jour. Et
le tribunal fut aussitôt
inondé de lumière.
« Faites entrer le témoin de l’obscurité»
dit, à l’huissier, le juge de la nuit. Et
le tribunal fut aussitôt
plongé dans les ténèbres.
Savaient-ils, déjà, l’un et l’autre,
que c’était le procès de la mémoire
qui allait se dérouler devant eux ? »
Edmond Jabès, « Zwy Milshtein, écrits et acide », éd
Marval, Paris, 1989
Le souvenir et la
mélancolie hantent son œuvre mais
avec humour, distance et ironie.
« J’aime l’anecdote et j’adore rire. Parfois, un rire se
mêle à ma peinture. Sans que je sois sûr que j’aime ça. Mais, on ne peut
survivre sans humour. Les choses les plus tragiques
passent avec l’humour. Dans la culture juive d’Europe centrale,
cela prend une place énorme. Et puis il y a une langue
aujourd’hui décédée, le
yiddish, une belle langue humoristique où chaque phrase incite
à rire. Une langue qui est une échappatoire à la dureté de la
vie… » explique Zwy Milshtein.
|